Claudine à l'école, Colette

Résumé :

Un titre bien sage pour un roman qui l'est moins. Claudine le reconnaît : « Vrai, cette école n'est pas banale ! » Comment pourrait-elle l'être ? Les élèves ont des personnalités peu communes : la grande Anaïs, que Claudine qualifie de menteuse, filouteuse, flagorneuse, traîtresse, possède en outre « une véritable science du comique » ; les Jaubert sont agaçantes à force de sagesse ; Marie Belhomme, « bébête, mais si gaie » ; Luce, charmeuse autant que sournoise ; et les autres, « c'est le vil peuple ». Quant aux maîtresses... Mlle Sergent, « la rousse bien faite », aussi intelligente que laide, n’en a que pour son assistante, Mlle Aimée, la bien nommée. Ajoutez les instituteurs des garçons, le pâle Duplessis et le vaniteux Rabastens, le médecin scolaire, le Dr Dutertre, aux dents de loup, qui aime s'attarder auprès des grandes... et vous obtenez un mélange détonant. Pour parfaire l'ensemble, c'est une Claudine débordante de vitalité, excessive dans ses élans, qui mène la ronde.


Avis :

« Claudine à l’école » était pour moi une relecture. Nous avions déjà fait connaissance toutes les deux quand j’étais en cinquième et que ce livre figurait dans la liste de lectures imposées par la prof. Sous prétexte que nous étions trop jeunes (et innocents ?) pour ce texte, des parents d’élèves s’étaient outrés de ce choix et le livre fut retiré de la liste. Quelques jours après, je fonçais à la bibliothèque pour l’emprunter, impatiente de découvrir l’objet du scandale.
A l’époque, j’avais beaucoup aimé cet ouvrage sulfureux au gout de liberté et avait enchainé les aventures de Claudine.

Aujourd’hui, le ressenti est un peu différent. Si l’écriture de Colette est toujours vive et résolument moderne pour l’époque, ce petit gout d’interdit a disparu.
Claudine a toujours son franc-parler, son impertinence et son intelligence qui autrefois me rendaient admirative, mais aujourd’hui que je suis une grande fille émancipée et autonome, elle m’exaspère plus qu’elle ne me fait rêver.
Les amours saphiques de mademoiselle Sergent et d’Aimée ne me choquent plus, j’ai lu bien pire depuis ! En revanche les propos (authentiques) tenus sur les femmes, m’ont encore fait dresser les cheveux sur la tête, voir même davantage que lors de ma précédente lecture.

« Claudine à l’école » n’est plus, pour moi, qu’une agréable description des mœurs de la fin du XIXème siècle servie par la plume atypique de Colette, mais toute la magie a disparu.
Ne restent que l’odeur de la craie et la nostalgie d’une époque révolue.


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