Les monologues du vagin, Eve Ensler


Résumé :

Depuis leur parution aux Etats-Unis en 1998, Les Monologues du vagin ont déclenché un véritable phénomène culturel : rarement pièce de théâtre aura été jouée tant de fois, en tant de lieux différents, devant des publics si différents... Mais que sont donc ces Monologues dans lesquels toutes les femmes se reconnaissent ? Il s'agit ni plus ni moins de la célébration touchante et drôle du dernier des tabous : celui de la sexualité féminine. Malicieux et impertinent, tendre et subtil, le chef-d'œuvre d'Eve Ensler donne la parole aux femmes, à leurs fantasmes et craintes les plus intimes. Qui lit ce texte ne regarde plus le corps d'une femme de la même manière.


Avis :

Compilation de témoignages de femmes de tous âges et de tous horizons, Eve Ensler nous propose dans ses « Monologues du Vagin » une série de textes sur le thème du … vagin, comme son nom l’indique. C’est vrai que jusque-là je ne m’étais pas vraiment posée la question de la joliesse de ce mot, et comme nombre d’interviewées, j’utilisais plutôt un sobriquet pour le désigner. J’ai compris aujourd’hui l’intérêt de le nommer précisément, pour lui redonner sa dimension et son importance.

Sans voyeurisme ni vulgarité, Eve Ensler fait un tour d’horizon de ce qui peut arriver à note vagin (encore que parfois le terme n’est pas approprié, notamment pour le premier texte, sur les poils), de la masturbation à l’excision, de la découverte du plaisir au viol, de l’indifférence totale à son égard à l’obsession… Tour à tour drôles (celui de Whoopi Goldberg est excellent), graves, révoltants (ceux des femmes d’ex-Yougoslavie), émouvants ou emplis de colère, ces témoignages tout en pudeur nous font participer à l’histoire intime de ces femmes, avec leurs malheurs et moments de bonheur grâce, ou à cause, de leur vagin.
Les hommes ne sont pas pour autant oubliés, même s’ils n’ont pas forcément le meilleur rôle. Je pense qu’au théâtre ils ne rient pas forcément à certains traits d’humour auxquels les femmes seront sensibles (je pense, entre autres à cette citation à propos du clitoris qui est deux fois plus innervé que le pénis : « Qui voudrait d’un fusil à un coup quand on a en sa possession une mitraillette ? »).
Mais ce livre est aussi (avant tout ?) un plaidoyer féministe contre la violence faite aux femmes, pour la reconnaissance de notre droit au plaisir, et celui de rester seules maitres de notre corps. Il est aussi une condamnation de la bêtise des hommes…

Tendre et drôle, parfois éprouvant mais toujours juste, un texte à découvrir, et à faire découvrir.

Un dernier regard, fort juste, sur notre société : « La vente des vibromasseurs est interdite par la loi dans les États suivants : Texas, Georgie, Ohio et Arkansas. Si vous vous faites prendre, vous risquez une amende de dix-mille dollars et un an de travaux forcés. En revanche, dans ces même États, la vente des armes est parfaitement légale. Et pourtant, on n’a jamais vu un massacre collectif causé par un vibromasseur. »

Commentaires

  1. J'ai vu la pièce à la télé mais n'avais jamais osé lire le livre de peur d'être déçue mais vu ton avis, je pense que je vais me laisser tenter.

    Merci!
    Némésis

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