Ecriture #2 : Nouvelle 1


Après la poésie, deuxième expérience avec un défi nouvelle V&S. Comme la sorcière en chef est facétieuse, il y avait quelques règles à suivre, histoire de pimenter la chose...

Il y a quelques consignes à respecter qui sont les suivantes :

* Votre nouvelle doit être fantastique. 
* Elle doit parler de vampires et de sorcières.
* Elle doit faire minimum 150 mots et au maximum 650. 
* Vous devez impérativement utiliser ces mots: cuisine, jardin, fourchette, gel douche, médiéval, donuts, euros, drap, charpente et perfusion. Tous les mots obligatoires! 

Que du bonheur les mots obligatoires, et pour les amateurs, sachez que nous récidivons, détails ici.

Voilà le résultat (ami lecteur, sois indulgent...) :

Juste le temps d’acheter deux Donuts à la boulangerie, et me voilà dans ma voiture, slalomant sur le périph’ afin de ne pas être (trop) en retard au bureau.
J’ai à peine passé la porte que ma secrétaire me dépose, en même temps que le dossier urgent du jour, une tasse de café fumant sans lequel il m’est impossible de commencer à travailler. Ce matin si elle avait carrément pu me le faire passer en perfusion c’aurait pas été de refus…
L’affaire de ce matin… En parcourant les premiers documents, j’ai déjà compris que ma cliente est dans de beaux draps. Retrouvée couverte de sang à quelques mètres du cadavre de feu son mari gisant dans le jardin, occis par une fourchette en argent plantée en plein dans le cœur. Oui, ce détail a de l’importance, l’ex-épouse déclare à qui veut l’entendre que sa victime était en réalité un vampire. Ok, mon patron me compare volontiers à une petite sorcière tant la force de conviction de mes plaidoiries lui semble surnaturelle, mais de là à me refiler le cas d’une démente persuadée d’avoir épousé un suceur de sang, il y a quand même une marge… Trêve de lamentations, l’état de mes finances étant au plus bas, les moindres euros grappillés seront les bienvenus, je ne suis pas en position de refuser quoi que ce soit à mon boss.

Je me saisis de l’adresse du couple, et décide d’aller faire un tour sur les lieux pour me familiariser avec leur environnement avant de m’entretenir avec ma cliente. Certains diront que je gagne du temps, mais je pense sincèrement qu’on en apprend davantage sur les gens en explorant leur univers quotidien qu’en leur posant des questions. C’est bien connu, tout le monde ment. Mais pas les lieux, ni les objets.
Au volant de ma vieille Mini, j’essaye d’imaginer comment, après 12 ans de mariage, une femme peut d’un coup lâcher la rampe et voir en son mari un vampire. Si vraiment elle voulait s’en débarrasser, un bon vieux divorce aurait été bien plus simple !

Je me gare devant le pavillon du couple, identique à ceux des voisins qui s’étalent des deux côtés de la route de ce petit lotissement huppé en banlieue ouest.
Les scellés ont déjà été retirés, la police a fait son boulot, ce qui me soulage vu que je suis un peu tête en l’air (le genre « oups, j’ai touché à l’arme du crime, je crois que j’ai fait une boulette… », c’est moi).
Si, de l’extérieur, la maison semble coquette mais assez fade, l’intérieur est diamétralement opposé. Entrée cathédrale avec charpente traditionnelle apparente et lustre en cristal, ça en jette ! Toiles de maître aux murs, bibelots de style médiéval dans une petite vitrine, on peut dire que si les propriétaires cherchaient à rester modestes vu de l’extérieur, une fois leurs invités entrés, ils voulaient clairement en mettre plein la vue...
Passant la porte à ma droite, je me retrouve dans une cuisine ultramoderne digne d’un catalogue de déco. Sur une table, un panier rempli des courses faites peu de temps avant le drame. On y trouve pêle-mêle enveloppes, yaourts, fruits, gel douche, paquet de riz, comme si quelqu’un avait été interrompu avant d’avoir pu tout ranger. Étrange pour des personnes semblant si ordonnées et soucieuses des apparences…

Tout à coup je sens comme un bruissement derrière moi. Je me retourne : rien. Puis brusquement se trouve face à moi une paire d’yeux hypnotiques dont les prunelles me fixent avec un mépris teinté d’amusement.
- « Une de mes sources est morte, et la seconde enfermée, mais, faute de mieux, tu feras l’affaire ! »
Douleur au creux de mon cou. Brûlure. Je sens ma vie aspirée par un être qui n’est pas censé exister. Ma cliente n’est pas folle, on dirait qu’elle s’est juste trompée de cible… Et merde !

Commentaires

  1. Moi j'dis bravo.
    Parce que réussir en si peu de mots (dont certains imposés et pas franchement faciles à placer) à écrire une histoire est déjà difficile (j'avais d'ailleurs jeté l'éponge pour ce défi-là...), mais arriver en plus à une histoire bien construite et avec une bonne chute ça mérite des applaudissements.

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