À quatre mains, Renee Carlino

Résumé :

Pour s'investir dans ses études au sein d'une prestigieuse université, Mia a mis une croix sur sa vraie passion, le piano. À la mort de son père, elle part à New York et reprend le bar qu'il tenait un lieu incontournable qui offre leur chance aux jeunes musiciens. C'est là qu'elle rencontre Will, un guitariste qui incarne exactement le style de vie auquel elle s'est refusée. Après s’être liée d’amitié avec Will, Mia lui propose de devenir son colocataire. Finira-t-elle par laisser libre cours à ses passions ?
  

Avis :

Musicienne dans l’âme, Mia a choisi la voie de la raison et fait de très sérieuses études de commerce. À la mort de son père, un artiste un peu bohème, la jeune femme va déménager à New-York et reprendre le bar familial. Dans l’avion qui l’amène à sa nouvelle vie, elle croise Will, musicien lui aussi, et angoissé par les voyages aériens. Ils vont se retrouver quelques jours après et vont devenir colocataires, en toute amitié bien sûr. Ou pas.


D’un côté, nous avons Will, artiste talentueux qui se nourrit de sa passion et ne cherche pas la gloire. Gentil, intelligent, plus patient qu’un moine tibétain, le presque trentenaire a tout de l’homme parfait, on ne peut que tomber sous son charme. De l’autre Mia, une artiste qui se renie, en quête d’identité, de repères, de stabilité, choses qu’elle pense incompatible avec vivre de sa passion pour la musique. Les deux personnages sont très semblables au final dans leur aspirations profondes, mais Mia se bride, elle s’est imposée une certaine rigidité dans ce qu’elle juge être la façon dont elle doit mener sa vie. Profondément marquée par l’échec du couple de ses parents, dévastée par la mort de son père, c’est une jeune femme paumée, instable, parfois égoïste et capricieuse, voire méchante (et pas toujours malgré elle). Mia n’est pas le personnage qu’on aime forcément, mais on ne peut que la comprendre. Partant de là, l’histoire entre les deux colocataires ne peut être que compliquée et chaotique. Will est un ange de patience, Mia mérite parfois des claques, mais il faut faire preuve envers elle d’indulgence, elle ne pourra être elle-même que lorsqu’elle aura digéré la mort de son père et qu’elle aura trouvé qui elle veut être. Will le comprend bien avant elle, invitant le lecteur à être patient lui aussi. Même si le roman m’a parfois fait grincer des dents, je me suis prise d’affection pour les personnages et j’ai vraiment beaucoup aimé cette romance qui ne coule pas de source, justement à cause de sa complexité. Je vous recommande chaudement À quatre mains, sauf si vous êtes vraiment allergique aux héroïnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent.


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